26-04-2024 01:38 AM Jerusalem Timing

Nucléaire iranien: vers une levée de sanctions, Israël s’explique avec les Etats-Uni

Nucléaire iranien: vers une levée de sanctions, Israël s’explique avec les Etats-Uni

Pour Mark Hibbs, du centre de réflexion Carnegie pour la paix internationale, cet accord recèle toutefois de nombreux pièges dans les prochains six mois.

Un allègement des sanctions imposées à l'Iran pourrait être mis en oeuvre dès décembre par l'Union européenne, en dépit des
fortes critiques d'"Israël", engagé dans une séance d'explication de texte avec les Etats-Unis.
  
L'Union européenne lèvera ses premières sanctions imposées à l'Iran "en décembre", une levée "limitée, ciblée et réversible", a indiqué lundi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
  
L'entourage de la diplomate en chef de l'UE, Catherine Ashton, qui a négocié avec l'Iran l'accord survenu ce week-end au nom du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), s'est montré plus prudent.
  
La prochaine réunion des ministre européens des Affaires étrangères "estprévue le 16 décembre". Mais "je ne peux pas vous dire" si la levée des sanctions sera décidée à cette occasion, "ça peut être en décembre, ça peut être en janvier, ça dépend du temps que prend le processus", a ajouté le porte-parole de Catherine Ashton, Michael Mann.
  
De son côté, l'entité sioniste  qui a vivement reproché à la communauté internationale d'accepter que l'Iran enrichisse de l'uranium, est entré dans une séance d'explications avec son grand allié américain.
  
"J'ai parlé hier avec le président (américain Barack) Obama et nous sommes convenus que dans les prochains jours une délégation conduite par le conseiller à la sécurité nationale Yossi Cohen se rende aux Etats-Unis pour discuter de l'accord final avec l'Iran", a déclaré au Parlement le Premier ministre israélien.
  
Dimanche, Benjamin Netanyahu, qui a parlé d'"erreur historique" et de "mauvais accord", avait déploré que l'Iran obtienne "des milliards de dollars sous la forme d'un assouplissement des sanctions sans avoir à payer le moindre prix".
  
Les sanctions, imposées à Téhéran à des degrés divers depuis une vingtaine d'années, touchent durement l'économie iranienne. Leur levée était le premier objectif des Iraniens dans les négociations avec les six grandes puissances.
  
"La structure des sanctions a commencé à se fissurer", s'est d'ailleurs rapidement félicité le président iranien Hassan Rohani après l'accord de Genève.

 Lundi, son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a souligné que "la structure du programme nucléaire de l'Iran avait été préservée lors des négociations" et que "celle des sanctions s'était effritée".
  
L'UE interdit notamment l'assistance technique ou le transfert de technologies pétrolières, ainsi que toute transaction entre les banques européennes et iraniennes. Elle a aussi gelé les avoirs de plus de 600 entités ou personnalités iraniennes.
  

"Maintenant, la partie vraiment difficile commence", avait assuré dimanche soir le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Selon lui, il faudra faire "un effort pour obtenir un accord complet qui demandera d'énormes engagements en termes de vérification, de transparence et de responsabilité".
 

L'accord conclu à Genève prévoit en particulier l'arrêt par l'Iran de l'enrichissement d'uranium à plus de 5% pendant 6 mois, la suspension des activités du réacteur à l'eau lourde d'Arak - qui pourrait produire du plutonium nécessaire à la fabrication d'une bombe nucléaire - et un accès accru des inspecteurs internationaux aux sites sensibles.
  
Pour Mark Hibbs, du centre de réflexion Carnegie pour la paix internationale, cet accord recèle toutefois de nombreux pièges dans les prochains six mois.