27-04-2024 02:03 AM Jerusalem Timing

L’Arabie accueille prudemment l’accord sur le nucléaire iranien

L’Arabie accueille prudemment l’accord sur le nucléaire iranien

"Les Etats du Golfe ont les mêmes craintes qu’Israël sinon plus", a souligné le quotidien Al-Riyadh.

L'Arabie saoudite, chef de file des monarchies du Golfe, a prudemment accueilli lundi l'accord sur le nucléaire iranien, estimant que Téhéran devait prouver sa "bonne volonté" pour rassurer ses voisins arabes.
  
"Cet accord peut constituer un premier pas vers un règlement global du dossier du programme nucléaire iranien s'il y a de la bonne volonté", a affirmé le Conseil des ministres saoudiens.
  
Après plusieurs jours d'âpres négociations, les grandes puissances et l'Iran ont annoncé dimanche un accord au terme duquel la République islamique accepte de limiter son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques, ouvrant une nouvelle période de pourparlers sur le fond pendant six mois.
  
L'Arabie saoudite et ses partenaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG) redoutent que leur voisin iranien se dote un jour de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire à usage civil.
  
L'Arabie saoudite a été le dernier pays du CCG à réagir à l'accord entre les puissances mondiales et l'Iran.
  
L'accord "devrait conduire à l'élimination de toutes les armes de destruction massive, notamment nucléaires, au Moyen-Orient et au Golfe", a estimé le Conseil des ministres réuni sous la présidence du prince héritier Salman ben Abdel Aziz.
  
Il a dit espérer voir cet accord conduire à "d'autres initiatives importantes pour garantir le droit de tous les Etats de la région à l'usage du nucléaire civil".
  
La presse saoudienne, qui reflète généralement les vues officielles, s'est montrée sceptique lundi sur les intentions réelles de l'Iran en ce qui concerne son programme nucléaire en dépit de l'accord de Genève.
  
"Les Etats du Golfe ont les mêmes craintes qu'Israël sinon plus", a souligné le quotidien Al-Riyadh, selon lequel l'accord a pour conséquence de mettre ces pays sans défense devant le renforcement de la puissance nucléaire de l'Iran et de ses ambitions régionales".
  
  
L'accord a été salué dès dimanche par les cinq autres pays du CCG: le Qatar, Bahreïn, Oman, le Koweït et les Emirats arabes unis.
  
A Doha, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari s'est "félicité de l'accord" qui, a-t-il dit, "marque une importante étape sur la voie de la paix et de la stabilité dans la région" du Golfe.
  
A Manama, le gouvernement bahreïni a salué l'accord de Genève, estimant que "les solutions diplomatiques sont le meilleur moyen pour garantir la stabilité (...) et faire de la région du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires".
  
Le ministre bahreïni des Affaires étrangères, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa, a estimé que l'accord était de nature à "désamorcer une crise imminente" autour du programme nucléaire iranien.
  
"Nous voulons avoir avec l'Iran de bonnes relations, fondées sur le bon voisinage et le respect de la souveraineté des Etats", a dit le chef de la diplomatie bahreïnie.
  
Les relations entre certaines monarchies sunnites du Golfe et l'Iran chiite se sont détériorées ces dernières années, les pays du CCG soupçonnant Téhéran d'alimenter la tension au sein de leurs communautés chiites.
  
Le Koweït a également favorablement accueilli l'accord, exprimant l'espoir qu'il contribuera à "désamorcer la tension et de préserver la stabilité et la sécurité de la région", selon l'agence officiele KUNA
  
Au sultanat d'Oman, qui a accueilli des négociations secrètes entre les Etats-Unis et l'Iran avant la conclusion de l'accord, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir "suivi avec intérêt les négociations" et souhaité que cet accord aiderait à "réaliser la paix et la stabilité dans la région".
  
Un quotidien omanais, Al-Watan, souligne lundi que l'accord de Genève "témoigne d'une maturité politique" de l'Iran qui aura ainsi réussi à "briser l'isolement que ses adversaires ont tenté de lui imposer".
  
Les Emirats arabes unis ont été le premier pays du CCG à se féliciter dimanche de l'accord de Genève.