20-04-2024 06:15 AM Jerusalem Timing

Les combats au Liban-nord ont fait neuf morts en moins d’une semaine

Les combats au Liban-nord ont fait neuf morts en moins d’une semaine

La ville en est à son 17ème round de violences depuis l’éclatement de la crise syrienne.

Les violences ont fait neuf morts et une soixantaine de blessés depuis lundi à Tripoli, dans le nord du Liban, avec trois nouveaux morts, dont un homme armé tué par l'armée, selon un responsable de sécurité.
 
Comme à l'accoutumée, les combats entre alaouites et sunnites se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi. Dans la journée, les combattants se reposent en laissant la place aux tireurs embusqués.
  
Deux combattants sunnites ont été tués dans les combats et un troisième a été abattu par l'armée à un barrage: "Deux hommes sur une mobylette ont ouvert le feu sur des soldats qui ont riposté, tuant l'un d'eux", a expliqué un responsable de la sécurité dans la ville.
  
Depuis le début du conflit, ont été tuéd trois habitants du quartier de Jabal Mohsen, majoritairement alaouite , largement acquis au pouvoir en Syrie, et six de Bab al-Tebbaneh, largement sunnite et partisan de l’insurrection en Syrie, et indirectement soutenus par l'Arabie saoudite.
  
Selon l'AFP, le bilan plus élevé chez les sunnites s'explique par le fait que Jabal Mohsen domine géographiquement Bab al-Tebbaneh, un quartier plus dense, et par la mauvaise organisation des groupes de combattants sunnites face aux alaouites qui relèvent tous de la même formation: le Parti arabe démocratique (PAD).
  
Selon une source de sécurité, l'armée a réussi à séparer les combattants en les repoussant.
  
Le chef du gouvernement démissionnaire Najib Mikati a affirmé samedi que les forces de sécurité allaient "prendre toutes les mesures pour mettre fin à la violence et au chaos dans la ville. Elle vont être strictes et impartiales".

Selon le quotidien libanais Assafir, cette nouvelle flambée de violence était prévue depuis la fête d'al-Adha , date à laquelle il a été question du déclenchement de la bataille de Kalamoune en Syrie. Depuis, Tripoli est au coeur d'un tirallement syro-saoudien.

Pour sa part, un autre journal libanais, al-Bina, a accusé l'Arabie saoudite qui est particulièrement agacée par les accords conclus régionalement et internationalement de vouloir exercer ses pressions via plusieurs scènes arabes, dont le Liban, la Syrie et l'Irak, en y perdurant l'effusion de sang, et ce pour avoir son mot à dire.

" C'est l'Arabie saoudite qui a fait exploser la situation à Tripoli, surtout qu'elle a été incapable de paralyser les institutions étatiques de ce pays. Elle voudrait faire pression sur le Hezbollah pour qu'il ramène ses combattants de Syrie. Raison pour laquelle toute acalmie est exclue pour l'heure", écrit le journal, citant une source diplomatique qui n'a pas été identifiée.

Vendredi, l'ancien directeur général des Forces de Sécurité Intérieur (FSI), le général Achraf Rifi ( proche du courant du Futur, pro saoudien) et originaire de Tripoli s'en est violemment pris aux Hezbollah et au pouvoir en Syrie, les accusant de prendre la ville en otage. Sachant que le Hezbollah ne dispose pas de partisans, ni de présence armée dans cette ville sunnite à 80%.