26-04-2024 07:59 AM Jerusalem Timing

Bahreïn: arrestation de deux anciens députés de l’opposition

Bahreïn: arrestation de deux anciens députés de l’opposition

HRW demande l’annulation des peines de mort contre des jeunes manifestants.

Les autorités bahreïnies ont arrêté deux anciens députés du principal mouvement de l’opposition, al-Wefaq, dans le cadre de leur campagne visant à écraser toute contestation populaire à l’encontre du régime, a-t-on appris auprès du mouvements mardi.
 
Matar Matar et Jawad Fayrouz, deux députés d'Al-Wefaq qui avaient présenté leur démission en février pour protester contre la répression du mouvement de contestation, ont été arrêtés à leurs domiciles lundi soir, a déclaré leur collègue Hadi al-Moussaoui.
 
Une vingtaine d'hommes armés et masqués, en civil, ont fait irruption au domicile de M. Fayrouz dans une banlieue de Manama et l'ont arrêté après avoir fouillé la maison.


M. Matar a été arrêté à son domicile à l'ouest de la capitale, selon cet ex-député.
 
"Nous n'avons aucune information à leur sujet", a-t-il dit. "Nous ne savons pas pourquoi ils ont été arrêtés. Il est étrange qu'ils aient été appréhendés de cette manière (...)".
 
Le Parlement avait accepté le 29 mars la démission de onze des 18 députés d'Al-Wefaq, qui ont ainsi perdu leur immunité parlementaire.


M. Matar dénonçait constamment dans les médias étrangers la répression des autorités contre l'opposition depuis l’intervention militaire saoudienne à la mi-mars après un mois de manifestations et sit-in dans cet archipel du Golfe qui abrite le QG de la Ve Flotte américaine.


HRW demande l'annulation des peines de mort

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé la répression contre les manifestants.


Human Rights Watch a appelé lundi les autorités bahreïnies à annuler les peines de mort et de prison à vie prononcées par une cour militaire fin avril à l'encontre de sept manifestants accusés d’avoir tué deux policiers.
 
"Les autorités du Bahreïn doivent annuler une décision de la cour militaire le 28 avril 2011 condamnant à mort quatre accusés et à la prison à vie trois autres pour implication présumée dans le meurtre de deux officiers de police", affirme HRW, soulignant que le procès des sept accusés, âgés de 19 à 24 ans, a duré moins de deux semaines.
 

"En établissant ces tribunaux spéciaux, le gouvernement de Bahreïn rend quasiment impossible pour les accusés de jouir de leurs droits", poursuit Joe Stork, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW, mettant en cause "le rôle du procureur militaire, la constitution du tribunal spécial et le faible accès (des prévenus) à une représentation légale".


Amnesty International a pour sa part appelé Manama à ne pas permettre l'exécution des quatre condamnés à mort, des civils "jugés devant un tribunal militaire spécial" et qui "n'ont pas le droit de faire appel sauf devant un autre tribunal militaire spécial, ce qui soulève de grandes inquiétudes quant à l'équité" du procès, écrit Malcolm Smart, son directeur pour le Moyen-Orient.


"Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa doit dire d'urgence qu'il ne permettra pas l'application de ces condamnations à mort", ajoute Amnesty.


Les violences à Bahreïn ont fait, selon Manama, 24 morts, et 37 selon l’opposition. Quatre manifestants ont été tués sous la torture dans les prisons de l’Etat.


Le roi de Bahreïn parmi les prédateurs de la liberté de la presse en 2011 (RSF)
  
Le roi de Bahreïn fait son entrée parmi les 38 "prédateurs de la liberté de la presse en 2011" recensés par Reporters sans frontières.


Au Bahreïn, RSF parle d'un "impressionnant arsenal de mesures" contre la presse et évoque notamment la mort en détention d'un responsable du quotidien bahreïni A-Wasat, proche de l'opposition, Karim Fakhrawi.


"Hamad Ben Issa Al-Khalifa, en tant que roi du Bahreïn, est responsable de l'ensemble des violences et abus perpétrés", écrit l'ONG.