19-04-2024 05:54 PM Jerusalem Timing

La fuite des cerveaux touche "Israël"

La fuite des cerveaux touche

Tous disent que, sur leur terre natale, ils ne pourront pas trouver un travail avec un salaire digne de ce nom dans le meilleur des cas.

Chaque année, l'entité sioniste perd des spécialistes hautement qualifiés. Les esprits les plus brillants vont en Amérique, en Europe, en Chine et en Russie. Une plaisanterie circulait beaucoup au début des années 1990 : si un rapatrié de Russie descend d’un avion sans violon, c’est qu’il est ingénieur.

Cependant, les vagues d’immigration massive des pays de la CEI sont du passé. Maintenant, les spécialistes hautement qualifiés, israéliens ou récemment rapatriés, font le voyage inverse. Certains vont vers l’Occident, les États-Unis, le Canada ou l’Europe. D’autres vont vers la Russie, l’Ukraine, la Géorgie ou le Kazakhstan. Là-bas, ils sont mieux payés, il est plus facile de trouver un bon emploi et personne n’essayera de détruire leur maison avec des roquettes Qassam.

La presse israélienne a à plusieurs reprises soulevé la question de la fuite des cerveaux, mais ce sujet domine les médias de la région ces dernières semaines. La cause en est le prix Nobel de chimie, qui a été remis à deux anciens Israéliens : Arieh Warshel et Michael Levitt. Originaire d’un kibboutz, Arieh Warshel vit depuis quarante ans aux États-Unis. Il est parti parce qu’il n’arrivait pas à trouver un travail fixe à l’Institut Weizmann.

L'entité sioniste  a perdu Michael Levitt pour les mêmes raisons. Il est né en Afrique du Sud, a emménagé en "Israël" et est ensuite entré à l’université Stanford. Ils ont maintenant la citoyenneté américaine et ne prévoient pas revenir en "Israël". Il n’en reste pas moins que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a personnellement félicité Arieh Warshel lors d’un entretien téléphonique, en laissant entendre qu’il le considérait toujours comme « un des siens ».

« Bonjour, professeur Warshel. Je vous félicite, vous faites un travail fantastique. Nous sommes fiers de vous, vous avez commencé à travailler à l’Institut Weizmann. Nous vous considérons comme un des nôtres. »

La télévision israélienne a diffusé un reportage sur les spécialistes israéliens qui travaillent à l’étranger. Il y a dans des universités prestigieuses, telles que Stanford ou Harvard, des départements entiers composés de personnes hautement qualifiées venant de l'entité sioniste. Tous disent que, sur leur terre natale, ils ne pourront pas trouver un travail avec un salaire digne de ce nom dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, ils seront chômeurs. Dudi Cohen a également quitté "Israël" il y a quelques années. Il explique que, à l’étranger, il lui a été proposé des conditions de travail qu’il ne serait pas raisonnable de refuser.

« En Israel, les loyers, l’alimentation, tout est plus cher. Il y est difficile de trouver un emploi. De plus, aux États-Unis, il y a une autre atmosphère, plus tranquille. »

L’attitude de l'entité sioniste envers ceux qui n’endurent pas les difficultés et qui choisissent la dolce vita occidentale est ambigüe. En son temps, le premier ministre Yitzhak Rabin avait déclaré que ceux qui quittaient le pays étaient « faibles et lâches ». Et, récemment, l’actuel ministre des Finances Yaïr Lapid a accusé ceux qui s’en vont de rechercher la simplicité et de vendre leurs principes pour du confort.

 Néanmoins, le nombre d’Israéliens qui apprennent l’anglais et la géographie américaine a sensiblement augmenté ces dernières années. Il n’y a pas encore de file devant les ambassades des pays occidentaux, mais pratiquement tous les Israéliens connaissent quelqu’un qui est déjà parti ou qui prévoit de le faire. Certains considèrent cela comme une trahison. D’autres sont convaincus que la vie est ainsi dans le monde mobile actuel.

 Il est possible d’étudier en "Israël", de travailler en Norvège et de vivre en Bulgarie. Cependant, les experts israéliens préviennent que, avec une telle approche, la prochaine génération d’étudiants n’aura plus de professeurs et l'entité sioniste restera sans moteur de progrès scientifique et technologique.