29-03-2024 12:27 PM Jerusalem Timing

Diplomate russe : pas de guerre contre la Syrie,ni aujourd’hui, ni demain

Diplomate russe : pas de guerre contre la Syrie,ni aujourd’hui, ni demain

Il y a environ 17 mille citoyens russes en Syrie actuellement. Ce sont des experts qui travaillent dans toutes les institutions étatiques de la Syrie. Moscou est engagée à garantir leur défense par tous les moyens.

Selon un diplomate russe, cité par le quotidien libanais alAkhbar «  il n’y a pas de guerre ni aujourd'hui ni demain », indiquant que « l'administration d'Obama a décidé d'épuiser toutes les voies de la légitimité internationale avant de prendre une décision unilatérale d'agir contre  la Syrie » .

Le diplomate russe, qui a souhaité garder l’anonymat, a expliqué que « la prochaine étape consiste à réunir le Conseil de sécurité. Une réunion qui promet d’être houleuse entre les différents cinq membres permanents du Conseil, et dont l’issue est connue d’avance : trois votes contre deux. Washington, Londres, Paris, contre nous et Pékin ».
 
« Cette phase à elle seule risque de s’étendre pour une semaine. L'administration d’Obama cherche en fait à gagner du temps, il veut que le Congrès lui accorde une autorisation lui permettant d’entreprendre une action militaire unilatérale. Pourquoi ? Peut-être pour des calculs politiques américains internes. A savoir un échange de transactions entre l'administration d’Obama  et ses adversaires. A vrai dire, il n’a pas de politique étrangère américaine. Tout ce qui se passe dans le monde est une affaire intérieure américaine pour les Etats-Unis ».

Et de poursuivre : « Selon nos informations, le Congrès américain ne compte pas trancher la question cette semaine ou la semaine prochaine. Il y a donc plusieurs jours d’attente. Et cette attente ne sera pas stérile. Nous avons ouvert depuis Moscou nos lignes avec les Américains. Notre ministre des Affaires étrangères Lavrov est en communication permanente avec son homologue américain Kerry soit par téléphone soit par message.. Et ce dans le but d’éviter tout malentendu ou manque de communication. Il en va de même avec les Européens mais  à un rythme plus faible. D’où une baisse de la tonalité dans les déclarations politiques cette fin de semaine. Cela ne signifie pas pour autant qu’une frappe militaire contre la Syrie n’est plus inscrite sur l’agenda américain.  Mais,  nous assistons au cours de ces dernières heures à une tendance à la baisse dans le ton. Et nous parions sur la continuité de cette tendance  et nous comptons l'investir sérieusement ».

Le diplomate russe a précisé que «  l’annulation de la réunion de La Haye, qui était prévue le mercredi 28 août ne nous a guère affectés. Cette réunion était consacrée à des experts qui travaillent sur l’organisation de  Genève 2 . Son annulation est une réponse  naturelle de la part de Washington à nos positions concernant les armes chimiques et notre détermination à rejeter leurs accusations que nous avons dirigés contre leurs alliés à Ghouta-Damas. Il faut savoir que ce genre de messages diplomatiques est tout à fait naturel dans nos relations ».

Et de souligner : «  Nous ne sommes pas pressés à organiser la deuxième Conférence de Genève. Ce sont eux qui sont pressés. Depuis longtemps,  ils  essaient par tous les moyens de faire avancer les choses et de gagner du temps. Nous pensons donc qu'une autre date sera déterminée prochainement. En fait, ce sont les médias occidentaux qui ont versé de l’ancre sur un imminent raid américain dont le but serait d’accélérer  Genève 2 . Quoiqu’il en soit,  nous sommes persuadés à Moscou que la deuxième phase du dialogue syrien est possible cet automne voire entre Octobre et Novembre ».

Interrogé sur  la position russe en cas d’une attaque américaine contre la Syrie, le diplomate russe a répondu : « les paroles de M. Lavrov concernant le refus  de la Russie de participer dans une guerre contre qui  que ce soit  sont des déclarations purement diplomatiques.  Elles s’inscrivent dans le cadre d’une réponse directe à une question posée lors d'une conférence de presse. Dans la réalité, les faits sont tout autres. Ainsi,  il y a environ 17 mille citoyens russes en Syrie actuellement. Ce sont des experts  qui travaillent  dans toutes les institutions étatiques de la Syrie. Nous disons à tout le monde et à nos citoyens que Moscou s'est engagée à garantir leur protection et leur sécurité physique. Point à la ligne. Il n’y aura pas de grandes opérations d'évacuation dans les prochaines heures. La dernière évacuation en date a concerné une centaine de familles qui ont préférées quitter Damas. Ces familles ont été rapatriées depuis Beyrouth. Les 17 000 russes  qui sont restés à Damas sont des experts et nous comptons les défendre par tous les moyens possibles ».

Cette réponse de la part du diplomate russe  pose  une autre question de nature militaire à savoir quel est l’équilibre des forces militaires en Méditerranée, au large de la Syrie ?

Et de répondre : « la mobilisation américaine n’est pas  le résultat de l’agression chimique de Ghouta. Selon nos informations sûres et certaines,  la mobilisation militaire américaine a commencé depuis un mois. En revanche, notre présence militaire en Méditerranée est connue de tous et s’est renforcée depuis près de deux ans. Depuis que vous avez écrit le 29 Novembre 2011, que la bataille pour la Syrie est devenue une bataille de la Russie ».

Et de conclure : «  En fait,  toutes les options sont ouvertes. Ce qui se passe aujourd’hui est comparable à la crise des missiles de Cuba . Le président Obama admire John F. Kennedy, et Poutine semble l’hériter du dirigeant soviétique Khrouchtchev. Et donc tout est possible. Ce qui est important de savoir c’est que nous estimons que cette semaine rien ne se passera » ...