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Téhéran va créer une bombe au plutonium?

Téhéran va créer une bombe au plutonium?

Une bombe nucléaire élaborée de manière alternative : réaliste?

Dès l'été prochain, l'Iran pourrait commencer la production de plutonium de qualité militaire, écrit mercredi 7 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Autrement dit, il a trouvé un nouveau moyen pour créer la bombe nucléaire, affirment les dirigeants américains et européens. Auparavant, les Etats-Unis et d'autres pays de l'UE suivaient avant tout le vaste programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran. Mais actuellement, l'Occident est surtout préoccupé par la possibilité que les chercheurs iraniens utilisent un réacteur à eau lourde pour obtenir du plutonium de qualité militaire.

Un réacteur de ce type d'une capacité de 40 MW est en cours de construction dans la ville d'Arak, au nord-ouest du pays. Le combustible généré par ce réacteur, de même que l'uranium enrichi, peut servir de matière première pour fabriquer une ogive. Les forces nucléaires de l'Inde, du Pakistan et de la Corée du Nord ont été créées à base de plutonium. Selon les dirigeants américains et européens, le réacteur d'Arak serait capable de fabriquer une quantité de plutonium suffisante pour fabriquer deux bombes nucléaires chaque année.

On ne peut pas dire que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) siégeant à Vienne a été prise au dépourvu. Téhéran l'avait tenu informée de la construction et même annoncé qu'il avait l'intention de mettre le site en service durant le second semestre 2014. L'Iran a également expliqué que le réacteur n'était pas destiné à des fins militaires, mais à la production d'isotopes utilisés dans la médecine.

Néanmoins, Washington et Vienne tirent la sonnette d'alarme. Pourquoi? Dans quelle mesure le fait que l'Iran s'approche de son objectif – une bombe nucléaire élaborée de manière alternative est-il réaliste? Beaucoup d'experts en doute. Par exemple, Olli Heinonen, ex-chef des inspecteurs de l'AIEA, déclare que l'Iran ne pourrait pas obtenir une quantité conséquente de plutonium avant 2016.

 
La nouvelle version concernant les ambitions iraniennes est devenue un sujet de débats aux USA et en Europe au moment où le président iranien Hassan Rohani tente de faire lever les sanctions.

"Nous coopérerons sur le programme nucléaire et entamerons un dialogue sérieux et constructif avec la communauté internationale, a-t-il déclaré hier. L'Iran a beaucoup de volonté politique pour régler le problème nucléaire en conservant les droits du pays et en cherchant à répondre aux préoccupations de l'autre partie."

Washington a positivement réagi aux signaux du président Rohani. "Si le nouveau gouvernement iranien prenait au sérieux l'accomplissement de ses engagements internationaux et cherchait une solution pacifique au problème, il trouverait un partenaire bienveillant en la personne de l'Amérique", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney.

Par ailleurs, l'entité sioniste  est "extrêmement inquiet de l'aspiration américaine aux négociations directes avec Téhéran", a déclaré hier un haut fonctionnaire de Tel-Aviv. Il doute que l'administration américaine tiendra son engagement d'empêcher l'Iran "à tout prix" de se doter d'une arme nucléaire.


La tactique d'Obama en Syrie montre que l'entité sioniste ne peut pas compter sur les promesses des Etats-Unis. Pour cette raison, pourrait attaquer l'Iran sans le soutien des Américains. Il a déjà détruit à deux reprises des réacteurs au Moyen-Orient avant que ces derniers ne commencent à produire du plutonium. La probabilité d'une opération contre le site d'Arak est d'autant plus grande qu'il est plus vulnérable aux bombardements que les usines d'enrichissement d'uranium de Natanz et de Qom. Mais Tel-Aviv souhaite éviter que l'opération contre le site d'Arak entraîne une pollution de l'environnement à grande échelle. C'est la raison pour laquelle l'opération devra être menée avant que le combustible nucléaire soit introduit dans le réacteur.