20-04-2024 06:42 AM Jerusalem Timing

Syrie: l’armée sur le point de contrôler la capitale de la "révolution"

Syrie: l’armée sur le point de contrôler la capitale de la

Le nombre des victimes du massacre de Khan El-Assal dépasse les 220, dont des civils. la Coalition se démarque du massacre et l’impute au front al-Nosra.

L'armée syrienne s'apprête  dimanche à prendre le dernier carré de Khaldiyé, le plus grand quartier rebelle de Homs, troisième ville de Syrie et surnommée "capitale de la révolution" par les insurgés.

 Plus que quelques quartiers   
   
La prise de Khaldiyé signifierait que les forces gouvernementales n'auraient plus devant elles que quelques quartiers rebelles notamment dans le vieux Homs avant la chute totale de la troisième ville de Syrie.

La télévision d'Etat syrienne a annoncé que l'armée contrôle "la quasi-totalité" du secteur et montré des images d'immeubles effondrés, de décombres jonchant les rues et de corps, vraisemblablement de miliciens.
  
Un officier de l'armée interviewé par la chaîne a affirmé qu'il "ne reste plus que le nord du secteur qui sera libéré dans les prochaines 24 heures".
 "L'armée et le Hezbollah contrôlent Khaldiyé en majorité et les combats se concentrent désormais dans les périphéries nord et sud du quartier", a indiqué de son côté à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
  
Samedi, l'armée s'est emparée de la mosquée historique Khaled Ben walid, dans le centre du quartier, selon l'OSDH et les médias officiels.
  
Egalement sur place, la chaîne panarabe Al Mayadeen, basée à Beyrouth, a montré des images de l'intérieur de la mosquée connue pour son architecture mamelouke, et où des soldats ont suspendu un drapeau syrien en signe de victoire.
  
Khaldiyé et le Vieux Homs sont depuis plus d'un an assiégés par l'armée régulière et bombardés presque quotidiennement, les militants dénonçant régulièrement la situation humanitaire catastrophique dans le Vieux Homs.

Les habitants-boucliers
  
Ailleurs en Syrie, le bilan des victimes civiles tuées vendredi par un missile sol-sol dans le quartier de Bab Nairab dans la ville d'Alep (nord), s'est alourdi à 32 morts dont 19 enfants, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

L'attaque visait, selon l'OSDH, des QG de combattants dans ce quartier de l'ancienne capitale économique du pays, mais le missile s'est abattu sur les maisons des civils.

Des sources officielles reprochent aux miliciens d'installer leur QG parmi les civils et de prendre ces derniers comme boucliers.

Plus de 220 tués à Khan el-Assal

Concernant le massacre de Khan el-Assal, perpétré la semaine passée, il semble que les chiffres des victimes est nettement supérieur à celui véhiculé par les agences qui citent l'Observatoire Syrien des droits de l'Homme qui siège à Londres.

Selon le correspondant de la chaine de télévision AlManar, le nombre des tués est bien au dessus des 150 annoncés . " Jusquà présent, plus de 220 ont été recensés, dont de nombreux civils", a-t-il révélé.

  
Démarcation comme toujours

Par ailleurs, la Coalition de l’opposition et de la révolution syrienne, seule faction de l’opposition syrienne accréditée par les puissances occidentales et les monarchies du Golfe a condamné "l'exécution collective" de dizaines de militaires réguliers à Khan al-Assal, annonçant la création d'une commission d'enquête.

Ce genre de réaction est devenu habituel:  chaque fois que les miliciens commettent des massacres, la coalition dément ou condamne .
 

"Des vidéos (...) montrent ce qui semble être une exécution collective d'un certain nombre de soldats. La Coalition condamne cet acte et annonce une commission d'enquête en soulignant la nécessité de poursuivre tous ceux dont l'implication dans ce crime est prouvée", a indiqué la coalition dans un communiqué.

Imputation à Nosra  

Toujours d'après cette dernière, les premiers indices montrent "l'implication de groupes armés non affiliés à l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL)", la rébellion dite "modérée" et appuyée par des monarchies du golfe et les puissances occidentales.
  

 

Pourtant, c’est la 9ème division de la milice de l'ASL qui revendiqué la prise de Khan al-Assal lundi. Alors que des images relayées vendredi par l'OSDH ont vite attribué cette opération aux miliciens extrémistes du Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, et Liwa Ansar al-Khilafa (Brigade des partisans du califat). Ce dernier groupe se réclame toutefois de l'ASL.
   "La Coalition et le commandement de l'état-major de l'ASL condamnent toute violation de la Convention de Genève (...), quel qu'en soit l'auteur", prétend le communiqué de l'opposition.
   

Nosra le bouc-émissaire 

 

Samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé des lettres au patron de l'ONU, Ban Ki-moon et au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'Homme sur "le massacre horrible commis par le groupe terroriste 'Liwa Ansar al-Khilafa' et dont ont été victimes des dizaines de civils et de militaires".

Dans une interview avec la télévision syrienne samedi soir, le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a affirmé que les "terroristes qui ont commis un massacre à Khan al-Assam et les Etats qui les soutiennent et les financent (...) paieront cher ce crime".
  

Un observateur des évènements syriens s'exprimant pour notre site sous couvert de l'anonymat estime pour sa part que l'ASL et la coalition savent très bien exploiter le front al-Nosra et compagnie, et en font leur bouc-émissaire. "Ils les font participer dans leur bataille, vu leur acharnement, puis leur imputent les massacres et les horreurs qu'ils commettent ensemble", a expliqué cet observateur.