29-03-2024 09:22 AM Jerusalem Timing

Egypte: Al-Ahram dévoile les grandes lignes de la "feuille de route" de l’armée

Egypte: Al-Ahram dévoile les grandes lignes de la

Selon ce journal, les personnes qui s’opposeraient à ces mesures pourront être placées "en résidence surveillée, avant d’être soumis aux tribunaux" révolutionnaires.

Egypte: Al-Ahram dévoile les grandes lignes de la La "feuille de route" que l'armée égyptienne prévoit de mettre en place si le président, contesté par la rue, ne "satisfait pas les revendications du peuple", prévoit notamment un gouvernement intérimaire et une suspension de la Constitution pour une durée pouvant aller jusqu'à un an, selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram.

Les militaires ont donné lundi soir 48 heures à Mohamed Morsi, dont des manifestations monstres réclament le départ, pour "satisfaire les revendications du peuple", faute de quoi ils présenteraient une "feuille de route" visant à sortir de la crise. Le chef d'Etat a rejeté une nouvelle fois cet ultimatum dans une allocution télévisée mardi soir.

Sous le titre "Aujourd'hui, le licenciement ou la démission", faisant allusion au chef d'Etat contesté, la version électronique du journal, propriété de l'Etat égyptien révèle les principaux points de cette "feuille de route".

Selon Al-Ahram, elle prévoit une "suspension de la Constitution" votée en décembre.

Des experts seront chargés de la rédaction d'une nouvelle loi fondamentale "tenant compte des exigences des différentes composantes du peuple avant d'être soumise à référendum", poursuit le journal.

Par ailleurs, ajoute-t-il, le texte devra être approuvé par Al-Azhar, la plus instance religieuse du pays.

Dans le même temps, "un Conseil présidentiel de trois membres, dirigé par le président de la Cour suprême constitutionnelle" sera chargé "d'administrer les affaires du pays" pendant "une période transitoire allant de neuf mois à un an".

L'opposition réclame le départ de MorsiCe Conseil est une revendication de l'opposition, notamment du mouvement Tamarrod (rébellion en arabe) à l'origine des manifestations monstres réclamant le départ de M. Morsi.

En outre, "un gouvernement intérimaire sans appartenance politique" sera formé pour "la période de transition" sous "la direction d'un des chefs de l'armée".

Ces autorités de transition devront "préparer des élections présidentielles et législatives dans l'ordre qui sera déterminé par la nouvelle Constitution", ajoute Al-Ahram.

"L'armée, durant toute la période de transition, supervisera ces procédures (...) afin d'assurer leur mise en oeuvre en toute impartialité", conclut le journal.

Les militaires avaient pris les rênes de l'exécutif pour un intérim controversé entre la chute du président Hosni Moubarak en février 2011 et l'arrivée au pouvoir de M. Morsi, premier président démocratiquement élu du pays, en juin 2012.

Résidence surveillée

Le journal ajoute, citant "des sources fiables", que les personnes qui s'opposeraient à ces mesures pourront être placées "en résidence surveillée, avant d'être soumis aux tribunaux" révolutionnaires.

De mêmes sources, Al-Ahram ajoute l'armée s'est assurée de placer "sous contrôle les Frères musulmans" dont est issu M. Morsi, évoquant des "résidences surveillées", des "avoirs bloqués" et des interdictions de quitter le pays à l'encontre d'"un grand nombre" de membres des Frères musulmans et de leur vitrine politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ).

Selon le journal, les forces de sécurité ont perquisitionné des sièges de la puissante confrérie et découvert des armes et des munitions.

L'opposition a salué l'ultimatum du commandement militaire, y voyant un appui de poids dans sa volonté de pousser vers la sortie M. Morsi, accusé de vouloir instaurer un régime autoritaire au profit des Frères musulmans.

Les partisans du chef de l'Etat insistent quant à eux sur la "légitimité" du premier président démocratiquement élu de l'histoire du pays, et dénoncent une tentative de coup de force pour le démettre.