26-04-2024 06:47 PM Jerusalem Timing

Moscou: pas d’intervention US , Damas est libre de demander l’aide du Hezbollah

Moscou: pas d’intervention US , Damas est libre de demander l’aide du Hezbollah

Pour la Russie, le soutien à Damas s’inscrit dans le cadre d’une approche qui plaide pour un monde multipolaire.

La Russie a exclu l’éventualité d’une intervention américaine en Syrie.
«  L’intervention américaine en Syrie est exclue, car il y a le double veto russe et chinois au Conseil de Sécurité », a assuré son ambassadeur au Liban, Alexandre Zaspekine, dans un entretien télévisé avec la chaine de télévision AlManar.  

Il indique aussi que l’option militaire en Syrie est inadmissible, et que la poursuite de la guerre provoquera l’effondrement de ce pays, ce qui est extrêmement dangereux.

Cette position russe intervient au moment où des fuites médiatiques, occidentales et arabes propagent l’éventualité d’une intervention américano-israélienne en Syrie.  

Par ailleurs, le diplomate russe estime que le pouvoir en Syrie est libre de demander l’aide du Hezbollah.

Les Occidentaux font croire que le peuple syrien

est incapable de régler seul ses problèmes

Interrogé par le journal libanais AlAkhbar, au lendemain d’une tournée historique de l’émissaire du président russe, Mikhaïl Bogdanov, il considère que le grand péché commis par les occidentaux est d’avoir ôté toute légitimité au régime syrien.
«  Même l’opposition syrienne ne peut jouir de légitimité loin des élections, et sans que le peuple syrien ne décide lui-même », a-t-il martelé.

Zaspekine reproche aussi aux Occidentaux  de s’atteler à vouloir faire croire que le peuple syrien est incapable de régler seul ses problèmes, sans ingérence étrangère. Il les accuse d’entraver le dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
« Ce qui importe la Syrie c’est ce que les Syriens décideront , la solution politique est la seule solution », assure-t-il.

Selon lui «  les terroristes viennent des quatre coins du monde pour combattre le pouvoir en Syrie, le fait de dire que le soutien à l’opposition n’est pas un soutien au terrorisme n’est que des paroles sans aucun sens, parce que les opposants, tout en étant disparates des point de vue idéologiques, combattent ensemble, et l’armement finit par se trouver chez les terroristes aussi ».

La Russie empêchera toute immixtion

dans les affaires internes des autres pays

S'expliquant sur les raisons réelles de la position de ralliement russe à Damas, Zaspekine rappelle des évènement syriens et arabes: «le président Bachar al-Assad était très proche de Paris. Il n’a visité Moscou qu’après avoir retiré ses forces du Liban. De plus, les régimes qui ont été renversés n’étaient pas les alliés de la Russie mais de l’Occident. Lorsque nous avons accepté une zone d’exclusion aérienne en Lybie, le but était de protéger les civils. Mais l’Occident a déformé cette résolution. L’Otan a tué plus de Libyens que Mouammar Kadhafi ».
Dorénavant, la Russie empêchera toute intervention dans les affaires internes des autres Etats du monde. «  Nous n’avons pu empêcher l’intervention étrangère en Yougoslavie, ou l’invasion de l’Irak, mais les choses ont changé », affirme-t-il.

Il en est de même pour la Syrie, où d’après lui « Moscou ne pourra admettre aucune offensive étrangère, ni aucune immixtion dans ses affaires internes ».

De plus, précise-t-il, le parti pris de Moscou en faveur de la Syrie n’a rien à avoir avec ses intérêts dans ce pays, dont entre autre la présence de la base maritime sur la Méditerranée à Tartous.

La Russie plaide en faveur

d'un monde multipolaire

Le diplomate russe explique que « les approvisionnements que nos navires effectuent dans la base de Tartous pourraient leur être procurés des autres ports de Beyrouth, de Chypres ou de la Grèce. De plus, notre position n’a rien à voir avec nos industries militaires, parce que l’ampleur des transactions n’est pas de taille ».
«  Ce que nous faisons s’inscrit dans le cadre d’un monde multipolaires », assure Zaspikine.

S’agissant du rôle de la Russie au Liban, Zaspekine récuse aussi qu’il puisse ressembler à celui des Américains, qui ont un parti pris en faveur des forces du 14 mars. «  nous n’avons pas de problèmes, ni avec les 8 mars, ni avec les 14 mars, nous soutenons la déclaration de Baabda, et le position d’écart sur la crise syrienne », enchaine-t-il.

Ni avec les Chiites dontre les Sunnites

ni avec les Sunnites contre les Chiites

Et d’ajouter : «  ils essaient de dire que la Russie se trouve dans l’axe  des chiites, nous ne sommes pas dans l’axe des chiites contre les sunnites. Ni avec les sunnites contre les chiites. Nous sommes un Etat laïc, ou vit une majorité de chrétiens orthodoxes, et des citoyens sunnites. Nous ne pouvons être en faveur d’une communauté contre une autre ». D’après lui, Moscou ne s’ingère pas dans les affaires internes du Liban.

Interrogé sur le rôle du Hezbollah en Syrie, il répond : «  certains mettent l’accent sur un rôle du Hezbollah en Syrie, et qu’il combat aux côtés du pouvoir, mais ils occultent le fait qu’ils envoient des miliciens et des armes pour ceux qui combattent le régime ».

Et de conclure : «  le régime en Syrie est celui qui décide qui viole sa souveraineté ou pas. Il est libre de décider si le Hezbollah doit l’aider ou pas ».