29-04-2024 06:21 AM Jerusalem Timing

"Israël" irrité par le lâchage américain de Moubarak?!

L’attitude en apparence conciliante de Washington à l’égard de la Révolte des Jeunes est sévèrement jugée en "Israël", au point d’être assimilé à un "lâchage" lourd de conséquences dans la région.

L’attitude en apparence conciliante de Washington à l’égard  de la Révolte des Jeunes est sévèrement jugée en « Israël », au point d'être assimilé à un "lâchage" lourd de conséquences dans la région.
 
 Le gouvernement de Benjamin Netanyahu s'est abstenu de fustiger publiquement la position américaine, pour ne pas envenimer les relations avec le président Barack Obama que la droite au pouvoir n'a jamais beaucoup apprécié.
 

 Mais le ton général en « Israël », dont les Etats-Unis sont le grand allié, est critique, aussi bien dans les milieux gouvernementaux que dans la presse et parmi les analystes.
 
 "On a l'impression que Washington était très pressé de balancer par-dessus bord le président égyptien Hosni Moubarak" dès qu'il est devenu un allié encombrant, a déclaré un haut responsable israélien, qui a requis l'anonymat.
 
 "S'il est vrai qu'au cours des derniers jours, la position américaine est devenue plus nuancée, elle n'en revient pas moins à un lâchage. Ce qui est très inquiétant", a-t-il souligné.
  
"La fidélité est une valeur inestimable, particulièrement au Proche-Orient" a-t-il poursuivi, estimant qu'au-delà des critiques "à l'égard du régime autocratique" de M. Moubarak, son prompt abandon par Washington risquait de miner la crédibilité de la politique étrangère américaine.
  
Il relève aussi "la confusion et l'incohérence des positions américaines" en référence aux déclarations de soutien à M. Moubarak de l'émissaire du président américain en Egypte, Frank Wisner, avec lequel l'administration américaine a aussitôt pris ses distances.
  
   Dori Gold, ancien ambassadeur d'Israël à l'ONU et proche du chef du gouvernement, a reproché dans la presse au président Obama de commettre la même "erreur" que son prédécesseur Jimmy Carter en 1979 face à la Révolution iranienne, en refusant de soutenir un régime en place au nom de la démocratie.
  
"Tout un chacun comprend que Moubarak doit partir. Mais nous pouvions nous attendre à ce que Washington n'abandonne pas un homme qui depuis des décennies était son meilleur appui, un véritable barrage contre l'islamisme", écrit le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.
  

"Si les Américains se conduisent de la sorte vis-à-vis du régime égyptien, que devront penser leurs autres alliés dans la région ?" s'interroge le journal.
  
Pour Eytan Gilboa, professeur de science politique de l'université Bar Ilan, près de Tel Aviv, Washington a "planté un couteau dans le dos de son allié" égyptien alors qu'il "pouvait le critiquer de façon plus discrète".
 
   A court terme, ce chercheur estime même que la position d'Israël en Occident pourrait être renforcée si l’entité sioniste  apparaît "comme seul allié stable face à la menace de l'islamisme".
  
"Israël n'a rien à craindre de l'évolution de la politique américaine, mais beaucoup de ce qu'il se passe en Egypte", estime en revanche le politologue Shlomo Avineri, de l'Université hébraïque de Jérusalem, qui craint une montée en puissance des Frères musulmans opposés à l'accord de paix avec l’entité sioniste.