24-04-2024 08:04 PM Jerusalem Timing

USA: Grève de la faim "de masse" à Guantanamo

USA: Grève de la faim

45 avocats alertent le chef du Pentagone.

Grève de la faim "de masse" à GuantanamoQuarante-cinq avocats de détenus de Guantanamo ont écrit jeudi au chef du Pentagone Chuck Hagel pour l'alerter sur une grève de la faim "de masse" en cours dans la prison et "la grave menace pour la santé et la vie des prisonniers".

Dans une lettre dont l'AFP a eu copie, les 45 signataires évoquent un courrier que douze d'entre eux ont déjà envoyé au commandant de la prison à laquelle ils disent ne pas avoir eu de réponse.

Ils en appellent donc au secrétaire à la guerre, qui lorsqu'il était sénateur républicain avait estimé en 2005 que la prison controversée était l'une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis avaient perdu "la guerre de l'image dans le monde".

Ils précisent, selon des informations "corroborées" par chaque avocat s'étant rendu sur place, que "la majorité des hommes du camp 6, qui abrite le plus grand nombre des (166) détenus de Guantanamo, sont en grève de la faim depuis le 6 février", jour d'une fouille.

Les autorités de la prison avaient indiqué lundi que seuls neuf détenus suivaient le mouvement, dont cinq étaient alimentés par des tubes.

"Leur état de santé se détériore", ont rapporté jeudi les avocats. Ils ont perdu entre 9 et 13 kilos et au moins 24 détenus ont perdu conscience en raison de faibles taux de glucose dans le sang, assure leur lettre.

Cette "grève de la faim a été précipitée par des fouilles répétées des Corans des détenus, qui ont été perçues comme une profanation religieuse, ainsi que des fouilles et la confiscation d'autres effets personnels, comme des lettres et des photos de famille ou du courrier de leurs avocats, apparemment sans raison ni provocation", écrivent encore les avocats à au chef du Pentagone.

Selon eux, ces fouilles sont intervenues "dans un contexte de pratiques régressives ces derniers mois, marquant un retour à une ère ancienne de Guantanamo" que les détenus considèrent comme "des mauvais traitements".